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Editorial : D’un jubilé à l’autre

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Le 7 janvier s’ouvre une deuxième Porte sainte à Nevers : celle du sanctuaire Sainte-Bernadette. En effet, l’année 2016 est celle du cent-cinquantenaire de l’arrivée de Bernadette Soubirous à Nevers. Partie le 4 juillet 1866 de Lourdes, elle voyage en train et arrive le 7 juillet au soir au couvent Saint-Gildard, à la fois maison-mère et noviciat de la congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers. Dès le lendemain matin, elle sera introduite dans la salle du noviciat, pour faire – « une dernière fois », lui promet-on – le récit des apparitions. Et c’est ici qu’elle accomplira la seconde partie de sa vie, humble sœur de Nevers, préparée par Marie à se donner à Jésus tout entière.

Cette année 2016 va donc nous offrir un double chemin de jubilé : celui de l’Année sainte de la miséricorde et celui de sainte Bernadette. Mais les deux n’en font qu’un. Bernadette nous introduit bien au mystère de la miséricorde. Elle nous apprend l’humilité, la simplicité, la patience, l’oubli de soi, le service des malades, l’attention à chaque personne. Mais elle nous apprend aussi (elle a appris elle-même) la confiance en Dieu, l’abandon, et plus encore l’union à Jésus sur la croix. L’itinéraire de Bernadette est un chemin dans lequel elle expérimente la miséricorde de Dieu à accueillir et à communiquer.

En ce mois de janvier, où nous nous souhaitons mutuellement des vœux à chaque occasion, demandons les uns pour les autres et demandons pour le monde entier de découvrir le chemin de la miséricorde : c’est-à-dire le chemin de l’amour gratuit, au rebours de tout ce qui se vend ou s’achète ; le chemin du pardon, au rebours de tout désir de vengeance ; le chemin de l’ouverture aux besoins de mes semblables, au rebours de l’indifférence. C’était le thème du message du pape pour la journée mondiale de la paix : « Gagne sur l’indifférence et remporte la paix ».

Sur, la route de la miséricorde, il y a les personnes que nous côtoyons habituellement, et ce n’est pas forcément ceux pour qui nous faisons le plus d’efforts de miséricorde. Il y a aussi les misères que nous voyons se succéder aux journaux télévisés, auxquelles nous risquons de nous habituer, comme nous en avertit le pape François. Et il y a les défis particuliers à relever, qui nécessitent une véritable conversion de notre cœur. En ce début d’année, regardons chacun quels sont les appels que Dieu nous lance pour passer la porte de la miséricorde, cette porte qui n’est ni à Saint-Pierre ni à Saint-Gildard mais à l’entrée de notre propre cœur.

 

+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers