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Y a-t-il plus beau prénom que celui de René ? C’est le nom de baptême par excellence, puisque le nouveau baptisé est « rené », c’est-à-dire né de nouveau, ou « né d’en haut » selon l’expression de Jésus lui-même (Jn 3,7). Le nom de « Pascal » exprime aussi le mystère de Pâques, et porter ce nom signifie être marqué du signe pascal, le signe de la résurrection qu’est le baptême. Dans notre diocèse j’ai aussi rencontré une « Paquita », qui par son prénom et par sa foi porte la lumière de Pâques. Citons aussi Anastasie, du grec anastasis, qui signifie résurrection. Bref, dans ces noms, courants ou inusités, nous exprimons le mystère central de notre foi.

Renés, nous le sommes par le baptême, mais la première naissance, celle qui nous relie à la terre, domine bien souvent la deuxième, qui nous relie au ciel. Il n’est pas visible à l’œil nu que nous soyons « renés ». Car nous avons gardé des habitudes ou des attitudes qui nous font ressembler à tout un chacun. « L’homme nouveau », recréé dans le Christ, dont parle l’apôtre Paul, a du mal à émerger sous le « vieil homme ». C’est la raison pour laquelle, à Pâques, nous avons renouvelé notre oui du baptême. C’est aussi la raison du Jubilé de la miséricorde, qui veut nous stimuler, voire nous bousculer, dans notre façon de suivre le Christ.

Cette renaissance, je l’espère pour tout notre diocèse. Une renaissance de notre témoignage commun, une renaissance de notre vie de foi, d’espérance et de charité, pour la fécondité de notre mission. Le Lundi Saint, les prêtres ont fait une démarche jubilaire, et les 4 et 5 avril les curés des paroisses se sont retrouvés pour deux jours de discernement sur leur ministère. En octobre prochain est également prévu un pèlerinage des prêtres de notre diocèse à Rome. Autant d’occasions de nous renouveler en profondeur dans notre ministère. Moi-même, avec les évêques de France, j’ai eu la joie d’accomplir une démarche jubilaire à Lourdes. Au milieu de la tempête médiatique qui s’est abattue sur nous, c’était un beau moment de communion et d’enracinement dans le Christ. Cette crise, qui nous a invités à nous interroger de façon très forte sur notre façon de traiter les graves scandales dont sont coupables des prêtres, peut être aussi l’occasion de renaître à une plus grande vérité et une plus grande attention due aux victimes.

Renés, nous le sommes depuis notre baptême. Renaissants, nous le sommes sans cesse dans le Christ ressuscité, qui ne cesse de nous tirer de nos morts par la puissance vivifiante de sa miséricorde.

                                                                                                                                             + Thierry Brac de la Perrière  Évêque de Nevers