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Compte-rendu de la journée de la Pastorale de la Santé: “La foi à l’épreuve de la maladie”

Cette journée diocésaine de la Pastorale de la Santé a eu lieu 15 décembre 2016

Le thème pour cette journée était
« la foi à l’épreuve de la maladie »
et le Père Jean-Marie Onfray, du diocèse de Tours et chargé à la CEF du Pôle Santé Justice dans le Service Famille et Société, nous a beaucoup parlé de vulnérabilité et de fragilisations…

“La vulnérabilité est un chemin d’humanisation ; elle nous construit, que nous soyons éprouvés ou accompagnants”

 

Toute aventure humaine est toujours entre force et fragilités

«Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et la vie en abondance» (Jean X, 10)

Au début de tout, il y a un «vouloir vivre» qui nous “re-suscite” ! La solitude tue ce «vouloir vivre» ; aussi un regard, une main tendue, une attention…. transformeront une perte d’autonomie en inter-dépendance (ne pas faire pour mais faire avec)
[toggle title=”Quand il y a fragilisation, c’est la force qui est mise à l’épreuve…”]… Ce qui était stable ne l’est plus, et ce n’est pas un choix ! Le caractère précieux de notre existence nous rend fragile… Plus je tiens à quelqu’un, plus je vais être fragilisé ; notre force est donc sans cesse remise en question[/toggle][toggle title=”Et il faut reconstruire sans cesse… et accepter que cela prenne du temps: dans la foi, le temps est toujours un allié !”]Et il faut reconstruire sans cesse, et accepter que cela prenne du temps ! Le temps permet à l’autre fragilisé, que l’on rencontre, de dire ce qu’il attend de nous : «Que veux-tu que je fasse pour toi ?» (Luc 18) ; cela peut l’aider à retrouver le désir de se reconstruire ; laisser le silence agir, le temps aussi ; être là, prendre le temps de digérer des paroles lourdes à entendre ; dans la foi, le temps n’est jamais un ennemi, mais toujours un allié ![/toggle]

Accompagner les fragilités des autres

[divider_padding]Le partage d’humanité me fragilise ; en effet, aller vers l’autre c’est demander l’hospitalité pour que celle-ci soit réciproque.

[toggle title=”Et je ne peux pas être présent sans être vulnérable …”]… ma “matrice” est touchée «Il le vit et fut saisi de pitié» (Luc 10) ; je dois me laisser vulnérabiliser par la souffrance de l’autre ; Dieu s’est laissé toucher («Pourquoi m’as-tu abandonné ?» Mathieu 27). Il entend nos cris et nous, en tant que fils de Dieu, entendons-nous le cri de l’autre? [/toggle] [toggle title=”La vulnérabilité est une qualité : l’altérité me fait grandir !”]Nous grandissons alors en “tendreté”, nous devenons plus humains et davantage attentifs à l’autre ; la vulnérabilité est une qualité : je suis volontaire, je n’ai pas d’armure, ce que j’entends va résonner en moi et me faire entrer davantage en humanité, car l’autre a beaucoup à m’apporter ; l’altérité me fait grandir ![/toggle]

 

Partager la fragilité de l’autre, c’est continuer la mission du Christ

«Il est venu chez les siens» (Jean 1) ; «J’étais malade, et vous m’avez visité» (Mathieu 25)

Nous continuons l’œuvre de Dieu en allant vers les plus fragiles.
Notre mission est de nous rendre disponible à la présence du Christ en l’autre, lui offrir l’hospitalité de notre oreille:
«L’oreille est le berceau de la parole», nous dit le Père JM Onfray.
L’Église partage cette vulnérabilité et permet à chacun de redécouvrir sa dignité.

“Les personnes fragiles sont objet de soins, mais personne ne veut rester un objet”
(Christine Wattiaux)

Notre présence humble, pleine de pudeur et d’humilité peut aider l’autre à exister comme personne, comme sujet ; sachons prendre le temps d’écouter, sachons entendre l’épuisement, sachons reconnaître la dignité fondamentale mise à mal par la fragilisation…
… mais on ne perd jamais sa dignité ; elle ne tient pas à ce que l’on voit, mais à ce qu’est l’autre !

«Lève-toi, prends ton brancard et marche» (Marc 2)
Le brancard représente la fragilisation: il s’agit d’aider l’autre, par une présence, à porter le problème et à ne plus être étendu dessus ; c’est cela l’enjeu de la rencontre pour aider l’autre à se relever.

[toggle title=”Face à ses questions, la foi n’a pas besoin d’être toujours formalisée ; il nous faut être dans une démarche de foi, dans laquelle la personne va advenir comme sujet.
Et ainsi, nous gagnerons en humanité par le temps passé. “]Face à ses questions (telles que:”Mais qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu ?”), le remercier de me partager son doute et s’autoriser à ne pas avoir de réponse.
Même devant des croyants (voire des prêtres) qui peuvent être démolis par l’approche de la mort, ne jamais dire de l’autre «il a la chance d’avoir la foi»
La foi n’a pas besoin d’être toujours formalisée ; il nous faut être dans une démarche de foi, dans laquelle la personne va advenir comme sujet, parce que ma présence au nom de l’Eglise va lui redonner “con-fiance”… et peut-être une confiance relationnelle en Dieu.
Et alors nous pourrons le laisser s’exprimer, formuler ses demandes, qu’elles soient sacramentelles ou pas…
Et ainsi, nous gagnerons en humanité par le temps passé auprès de ceux qui « partent », tout aimés de Dieu….[/toggle]

 

Compte-rendu et notes de Christine Godemel, déléguée diocésaine à la Pastorale de la Santé