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Conférences de Carême 2017

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Samedi 1er Avril, à Decize, Madame Marie-Joëlle GUILLAUME nous a présenté de façon très intéressante les deux encycliques SPE SALVI du Pape Benoît XVI et LAUDATO SI du Pape François. Ces deux textes se situent dans une sorte de continuité naturelle car ils traitent tous les deux du sens de notre vie sur terre.

 

Grâce à « Sauvés dans l’espérance » nous pouvons être sûrs que les Chrétiens ont un avenir. La foi est déjà une espérance et le message de la foi va changer notre vie. La substance de notre espérance va nous transformer et il y a de grands témoins qui nous le prouvent. Par contre il existe 2 dangers :

  • Confondre la vie éternelle avec une interminable succession de jours
  • Ne pas vouloir envisager autre chose que la vie présente

La vie éternelle se situe hors du temps, c’est l’immersion dans l’amour infini, où nous serons comblés de joie.

Nous devons être en marche, mais surtout pas seuls, car l’idée d’un salut purement privé n’est pas évangélique.

Benoît XVI nous invite à nous méfier du mythe moderne du progrès, né avec les nouveautés scientifiques du 16e siècle, et appliqué à la politique à travers la Révolution française, puis le marxisme. L’homme ne sera pas racheté par la science, il est racheté par l’amour. Bien sûr, l’exercice de l’espérance s’entretient par la prière, sans craindre de s’appuyer sur les prières de l’Eglise, et nos actions peuvent contribuer au salut du monde. La souffrance aussi est un lieu d’apprentissage de l’espérance, car par la Passion du Christ, dans toute souffrance humaine est entré Quelqu’un.

“La raison a besoin de la foi si elle veut être complètement elle-même”, écrit Benoît XVI dans Spe Salvi. “Raison et foi ont besoin l’une de l’autre afin de remplir leur véritable nature et leur mission.”

Quant au Jugement final, il faut le comprendre à la lumière de la justice de Dieu, mais aussi de sa grâce. La grâce ne change pas le tort en droit, mais la rencontre avec le Christ, Juge et Sauveur, peut nous guérir si nous le voulons. Nous pouvons aussi aider les défunts, dans la communion avec le Christ. Et Marie est notre chemin d’espérance.

« Laudato Si » tire son titre du poème de saint François d’Assise, « Loué sois-tu, mon Seigneur » qui, dans le Cantique des Créatures, rappelle que la terre est aussi comme une sœur et une mère. Laudato Si n’est pas à réduire à une encyclique sur le changement climatique ou l’environnement ou l’écologie au sens étroit du terme. Elle nous invite à retrouver le sens du monde et à reconsidérer l’univers qui nous entoure en le voyant comme un don de Dieu, dont nous sommes partie prenante. Laudato si porte un regard critique sur la croyance naïve dans les vertus du marché et du progrès technique. Elle est un appel à une « conversion écologique », un « changement de paradigme ». C’est à dire un changement de nos manières de penser, de notre regard. Il s’agit de passer de ce que je veux à ce dont le monde a besoin. Car tout est lié : la crise environnementale et l’écologie humaine, le souci de la terre et le souci des pauvres.

Le pape François appelle à abandonner les logiques de domination, d’exploitation, de gaspillage, de prédation, les cultures du déchet au profit d’une logique de don, de beauté, de qualité de vie, de spiritualité. Il faut entendre la clameur de souffrance de la terre. L’humanité a déçu l’attente divine. Dieu a créé un monde qui est beau mais fragile et l’Eglise doit aider l’homme à se protéger de sa propre destruction. Nous ne devons pas prétendre nous approprier ce qui est un don mais plutôt faire fructifier la nature avec amour. Le concept d’écologie intégrale est un paradigme capable d’articuler les relations fondamentales de la personne : avec Dieu, avec lui-même, avec d’autres êtres humains et avec la création.

Il s’agit de prendre en compte la valeur réelle des choses, de valoriser toute personne humaine et d’accepter une certaine sobriété de vie. Le Pape François rend hommage à la famille qui joue un rôle dans l’éducation à la beauté et il insiste sur notre vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu.

Bien sûr, à nous qui sommes trop souvent étouffés par le matérialisme ambiant, ces deux encycliques apportent un grand souffle.

 

Un grand merci à Marie-Joëlle GUILLAUME  pour cette conférence très instructive.