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Pèlerinage des gens du voyage à Nevers

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Le pèlerinage a semble-t-il toujours fait partie de la vie de ceux et celles que nous, sédentaires, gadgé, appelions les tsiganes ou manouches, mais dont le terme administratif actuel qualifie plutôt de Gens du Voyage. Et l’humble rayonnement de Sainte Bernadette a permis cette année encore, du 3 au 7 mai, qu’une vingtaine de familles, venues essentiellement de Bourgogne, de la région lyonnaise ou même de Bretagne, se rassemblent pour une semaine sur le terrain dit « du karting », à quelques encablures de la Loire, long fleuve tranquille mais puissant encore en cette saison.

Emplacement tranquille et pas bien éloigné de l’Espace Bernadette où le programme nous a menés prier à plusieurs reprises. Trois prêtres et plusieurs diacres en service d’aumônerie avec les Gitans et Gens du Voyage accompagnaient l’équipe locale de laïcs Voyageurs qui avait organisé ce temps fort annuel. Le thème de la semaine : « Vivre les sacrements, les étapes de notre vie avec Jésus-Christ » nous a amenés à approfondir plus spécialement quatre des 7 sacrements : le baptême, l’eucharistie, le pardon et surtout le mariage. Sacrement encore peu connu du monde du Voyage, le mariage coutumier traditionnel demeurant un moment fort dans la vie de cette communauté.

 

 

Un vaste chapiteau avait été dressé par les hommes et finement décoré par les femmes et les jeunes filles. Il nous servit d’espace protégé de la pluie et du vent pour les célébrations quotidiennes : louanges du matin, messes, temps d’enseignements, veillée de témoignages, d’adoration communautaire ou personnelle.

Seul le Chemin de Croix du vendredi après midi nous a fait cheminer sur le terrain (dont la jeune herbe avait été tondue avant notre arrivée par les services techniques de la ville. Grand merci ! ) : Moment de méditation où adultes, adolescents et enfants participent par des chants et la prière en s’arrêtant à chacune des 14 stations devant une caravane, où une icône, une image du Seigneur et de la Vierge Marie et un bouquet de fleurs sauvages nous accueillaient.

Au cours d’une rencontre du groupe avec le Père recteur de l’Espace Bernadette, celui-ci a mis en lumière de façon très riche comment Sainte Bernadette avait vécu le sacrement de l’Eucharistie à partir de sa première communion. Une heure d’écoute et de questions-réponses où chacun a été renouvelé d’une façon ou d’une autre dans cet amour de Jésus-Hostie si chère à Bernadette.

Et c’est la bénédiction des familles devant la grotte de l’Espace Bernadette qui a clos cette journée.

Le lendemain, alors qu’une pluie fraiche et abondante avait décidé de s’inviter, trois jeunes enfants, bien préparés par leur aumônerie, ont reçu le don de la vie divine quand le Père Jean Baffier, rachaïl local, a eu la joie de célébrer leurs baptêmes au cours de la messe. Belle fête pour la famille toute entière et pour les nombreux amis venus des environs et pour ces pèlerins que nous étions.

Samedi après midi, alors que la pluie avait cessé, Monseigneur Brac de la Perrière a pu passer un moment chaleureux avec chacune des familles qui l’attendait à leur caravane. Rencontre tant appréciée par les membres de cette communauté catholique si minoritaire dans ce monde du Voyage où une Eglise évangélique, trop peu œcuménique, est très présente. Une veillée aux flambeaux nous fit retrouver les « pas de Bernadette » dans le parc de St Gildard.

Dimanche matin : clôture du pèlerinage par la messe paroissiale à la cathédrale où deux adolescents, enfants d’un des couples manouches organisateurs de la semaine, allaient être confirmés. Et c’est avec le chant « Notre Dame des gitans » que les Voyageurs remercièrent les paroissiens locaux de leur bon et chaleureux accueil ! Il n’y a pas de doute, Sainte Bernadette, dans sa simplicité d’enfant de Dieu, avec son continuel souci de se mettre en tenue de service et par son exemple lumineux de fidélité à son baptême, demeure un modèle pour ce petit peuple de la « gitanie » !

Alors rendez-vous début mai 2018 pour revivre cette expérience de fraternité, de convivialité et de célébrations, moment bien utile dans un monde qui oublie trop souvent cet essentiel !