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Le Chemin néocatéchuménal

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Il y a plusieurs années déjà que j’ai fait connaissance avec des personnes engagées dans le Chemin néocatéchuménal. Après un temps de réflexion sur l’opportunité d’aller plus loin, j’ai décidé de faire appel à eux pour expérimenter leur pédagogie de la foi dans notre diocèse.

Pourquoi cela ? Parce que j’ai le souci d’un vrai renouveau de la foi dans notre diocèse. Nous faisons notre possible dans nos paroisses, nos services diocésains et nos mouvements pour faire vivre l’Eglise et nous ouvrir à la nouveauté constante de la mission du Christ. Mais je crois qu’à nos efforts doivent se joindre d’autres initiatives, et notamment l’apport d’autres expériences qui portent du fruit par ailleurs. C’est le cas du Chemin néocatéchuménal et d’autres mouvements nés dans le sillage du Concile Vatican II.

Un des points d’attention de mon ministère est la formation chrétienne. Or cette formation souffre d’un grave déficit dans notre diocèse. Lors d’une visite pastorale, une personne m’a suggéré de faire une pastorale du « retour » ; c’est déjà ce que nous tâchons de mettre en œuvre avec la pastorale des « recommençants » – qui pourrait s’appeler tout aussi bien « pastorale du retour ». Mais cette pastorale de l’ouverture à tous doit être l’œuvre de tous, dans tous les secteurs de la vie ecclésiale : vaste chantier, dont nous n’avons pas encore pris la mesure ni tous les moyens.
L’appel au Chemin néocatéchuménal n’est qu’un moyen parmi d’autres pour cette « pastorale du retour ».

Je voudrais donc vous préciser un peu ce qu’est le Chemin néocatéchuménal.

Il est, comme son nom l’indique, un chemin, un itinéraire de vie chrétienne. Il a été reconnu comme tel en l’an 2000 par le saint pape Jean Paul II en ces termes : « Je reconnais le Chemin néocatéchuménal comme un itinéraire de formation catholique, valide pour la société et les temps actuels ». Le statut ecclésial de ce mouvement a été approuvé en 2002 par le Conseil pontifical pour les laïcs.

Ce mouvement est né de l’expérience de foi faite par Kiko Arguëllo, en 1964, qui eut la conviction que les arguments de Nietzsche contre Dieu ne pouvaient trouver de réponse dans des arguments philosophiques ou théologiques, mais dans la rencontre de la croix du Christ : Jésus qui nous sauve non par la puissance mais par son union avec nous, jusque dans notre misère. Dieu se rencontre sur la croix, c’est là que son amour pour nous l’a conduit. Kiko Arguëllo a donc commencé à vivre dans les bidonvilles de Madrid et, avec Carmen Hernandez, la co-fondatrice du Chemin, ils ont expérimenté un chemin d’évangélisation et de vie ecclésiale vécu avec des pauvres.

A partir de cette expérience, est apparue la conviction que l’Eglise se bâtit sur trois piliers : la Parole de Dieu, la liturgie et l’expérience communautaire. La Parole de Dieu, avec en particulier le « kérygme », c’est-à-dire la proclamation de l’essentiel de notre foi pour susciter la conversion, comme dans les Actes des Apôtres, et la catéchèse qui développe le trésor de la foi. La liturgie, avec en particulier la liturgie baptismale, qui pour les adultes se célèbre en plusieurs étapes liées à un chemin de conversion et d’intégration à l’Eglise. Pour des chrétiens déjà baptisés, il est proposé d’entrer sur un chemin « néocatéchuménal », un itinéraire de conversion permanente ponctué par des étapes rappelant celles du catéchuménat.

Dans notre diocèse, nous allons accueillir une équipe de catéchistes, formée d’un couple, responsable régional du mouvement, d’un prêtre et d’un séminariste. Des catéchèses seront données deux soirées par semaine, les mardis et jeudis soir, de 20h à 21h15, de mi-octobre à mi-décembre. Elles sont ouvertes à tous et seront ponctuées de deux petites célébrations : une célébration de la réconciliation et une remise de l’Evangile. Elles se termineront par une « convivence » (néologisme du néocatéchuménat !) qui consistera en un week-end de récollection à l’Espace Bernadette.

Ce cycle de catéchèse sera précédé d’une journée de sensibilisation dans les rues de Nevers, par des membres du mouvement, avec une diffusion des tracts d’information. Vous recevrez vous-mêmes bientôt ces tracts (télécharger) qui méritent d’être moins laissés dans les églises que donnés de la main à la main à des personnes qui peuvent être intéressées : parents d’enfants catéchisés, parents se préparant au baptême de leur enfant, couples se préparant au mariage etc.

Quels sont les fruits de cela ? Je n’en sais rien, Dieu le sait et c’est son affaire. Quel est le danger de cela ? Heurter par des paroles trop fortes ? Ce n’est que l’Evangile. J’assisterai moi-même à certaines de ces catéchèses. J’espère en recevoir moi-même quelques fruits, moi qui ai besoin de conversion.

Que l’Esprit féconde la Parole de Dieu semée dans les cœurs, et d’abord dans le cœur des ouvriers de l’Evangile que nous sommes, et qu’il renouvelle sans cesse l’Eglise du Christ.