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Compte-rendu de la retraite de carême des prêtres et diacres du diocèse à la Pierre-qui-vire

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[divider_padding]Nous sommes partis, avec notre évêque, 14 prêtres et 2 diacres du diocèse, au monastère de la Pierre-qui-Vire pour faire une retraite, pendant la première semaine du carême, pour ressourcer notre vie spirituelle comme chaque année. Mais, pour moi, c’était la première fois avec le presbyterium de notre diocèse…
écrit le p. Arockiadoss Velangianni au début de son compte-rendu :

 

[divider_padding]C’est le P. Jean-François BERJONNEAU, prêtre du diocèse d’Evreux, responsable des équipes internationales de la fraternité sacerdotale de Jésus-Caritas, fin connaisseur de Charles de Foucauld, qui nous a accompagnés cette semaine de retraite sur le thème suivant : « Prêtre diocésain : Serviteur de la rencontre, serviteur de la fraternité universelle au sein des communautés dont il a la charge ».

[toggle title=”Dès le début de la retraite, le Prédicateur nous a interpellés par ses questions : “] Comment un ministre de l’Eglise catholique, qui est à l’intérieur de l’Eglise un homme de communion, doit être aussi, à l’égard de tous les hommes, un homme de mission et du dialogue (PDV n° 18) ?
Comment doit-il être aussi un frère universel (terme inspiré par Charles de Foucauld) en s’ouvrant à cette dimension relationnelle avec la famille humaine d’aujourd’hui ou être un pédagogue de la fraternité universelle ?
Aujourd’hui, comment ce charisme de fraternité universelle se partage envers l’autrui ?[/toggle]

[toggle title=”Comment construisons-nous l’Eglise d’aujourd’hui dans le monde d’aujourd’hui ?”]Le monde d’aujourd’hui, dans lequel nous vivons, est très marqué par le progrès scientifique, le développement, mais aussi marqué par le terrorisme, individualisme et consumérisme. Devant ces mutations sociales, l’Eglise d’aujourd’hui se confronte à un défi considérable. Plus que jamais, nous avons besoin de renouveler notre vie ecclésiale pour avoir une vie intime avec le Christ Jésus et pour privilégier l’unité de la famille humaine tout en respectant l’individualité de chacun. Dans ce renouvellement de l’unité des croyants, nous sommes tous impliqués en se défaisant de tout ce qui nous bloque. [/toggle]

Le prédicateur nous a rappelé que, dans son exhortation apostolique Evangelii Gaudium (n° 24-25), le pape François parle de l’Eglise « en sortie » qui est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent…elle sait prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus… Osons un peu plus prendre d’initiatives !

Chaque jour, nous avons eu deux topos avec des thèmes différents basés particulièrement sur des passages d’Evangile, sur l’exhortation apostolique du Pape François “La joie de l’Evangile” ainsi que d’autres documents de l’Eglise, comme Pastores Dabo Vobis, Ecclésiam Suam, le Concile Vatican II, Urgences pastorales (Christophe Théobald), etc… et surtout sur les propres expériences du Prédicateur comme prêtre diocésain,  comme aumônier de la prison, comme vicaire général…

 

[toggle title=””Passons sur l’autre rive” (Mt.14,22-33) : Oser aller à la rencontre de l’autre…”]Jésus a pris l’initiative : il obligea ses disciples à prendre la barque pour « passer sur l’autre rive » . Dans ce passage sur l’autre rive ou dans la rencontre de l’autre, nous pouvons nous confronter, comme les apôtres, à la tempête qui peut nous amener vers une expérience de la foi risquée.
Là, Jésus “Confiance, c’est bien moi !” nous rejoint au cœur de cette épreuve, mais il suffit de garder les yeux fixés sur Jésus dans la foi. Osons les confrontations aux vents contraires pour passer sur l’autre rive, pour aller à la rencontre de l’autre.[/toggle]

[toggle title=”L’Annonciation (Lc.1,26-38), mystère d’hospitalité : cette rencontre de l’autre passe par l’intermédiaire d’un autre…”]Dieu prend l’initiative de la rencontre par l’intermédiaire de la famille de Nazareth. L’annonciation  dans laquelle Dieu sollicite la vigilance de Marie pour son projet de la rencontre avec l’humanité. Et le fiat de Marie a confirmé ce mystère de l’hospitalité et la venue de l’Esprit Saint. Quelles sont des rencontres qui sont, pour moi, des annonciations ?[/toggle]

[toggle title=”La Visitation (Lc.1,39-56) : Sortir à la rencontre de l’autre, sous le signe de l’Esprit-Saint…”]Aussitôt après l’Annonciation, par l’Esprit Saint, un nouveau chemin s’ouvre à la jeune fille Marie qui allait à la rencontre de sa cousine Elizabeth. « Nous sommes aussi dans cette situation de Marie qui porte en elle un secret vivant, qui est encore Celui que nous pouvons porter nous-mêmes, une Bonne Nouvelle vivante… et il en est ainsi de notre Eglise qui porte en elle cette même Bonne Nouvelle » – Christian de Chergé.
C’est une joie à partager avec les autres qui passe par le déplacement et par le dépaysement (Charles de Foucault).
Elizabeth a libéré le Magnificat de Marie, ce qui signifie que nous avons besoin de l’autre pour confirmer notre mission de l’Eglise.[/toggle]

[toggle title=”Les tentations au désert (Lc.4,1-11) : le désert, passage obligé de la rencontre de l’autre”]Au seuil de sa mission, Jésus fait l’expérience des tentations au désert. Aux 3 tentations la réponse de Jésus se fait dans la totale confiance au Père. Dans nos manques, dans nos fragilités, le temps de désert nous éprouve,  ce qui parfois nous mène vers le refus de l’autre,  le repli sur soi…
Comment accueillons-nous, sous le regard de Dieu le Père, cette fragilité personnelle avec un plus grand amour et plus de confiance ?[/toggle]

[toggle title=”Le discours de Jésus à Nazareth (Lc.4,16-30) : le Royaume ouvert à tous, en priorité aux exclus…”]Le discours de Jésus à Nazareth appelle toute l’humanité à la conversion qui consiste à s’ouvrir à l’autre particulièrement aux pauvres, aux exclus de ce monde.
Le Pape François dit : « Pour l’Eglise, l’option pour les pauvres est une catégorie théologique avant tout […] à l’exemple du Christ qui se fait pauvre pour nous, pour nous enrichir de sa pauvreté. Pour cette raison, je désire une Eglise pauvre pour les pauvres. » (Evangelii Gaudium n°198-199).
Comment les accueillir/intégrer au sein de la communauté paroissiale d’aujourd’hui?
Le père Jean-François Berjonneau propose que cette réflexion trace les contours d’un ministère de médiation qui passe par quatre relations inséparables :
– Relation intime avec le Christ
– Relation pastorale avec le peuple qui nous est confié
– Relations fraternelles avec l’évêque et le presbyterium diocésain
– Relation préférentielles avec ceux qui sont exclus…[/toggle]

Le Prédicateur insiste sur la communion fraternelle : clé pour la mission.
Comment vivre, au sein d’un presbyterium, cette communion fraternelle ?
Celle-ci se fait entre les prêtres, entre prêtres et laïcs, avant tout dans l’Eucharistie, car le sacerdoce baptismal est commun entre nous tous (LG n°35).
“Tu aimeras ton prochain comme toi-même” : il faudrait avoir au minimum l’estime de soi, avant de s’ouvrir à autrui. Quand on se sait aimé, on sait aimer les autres. S’aimer humblement soi-même, c’est se laisser aimer par Dieu. Si on n’est pas en paix soi-même, on reste en agressivité contre toutes les remarques ! Et le père Berjonneau cite avec humour la maxime du prêtre journaliste Joseph Folliet : “Bienheureux celui qui sait rire de lui-même, il n’a pas fini de s’amuser.”

La communion fraternelle doit aussi se faire par l’écoute, par le dialogue et par la prière.

Repas fraternels à l’hôtellerie de l’abbaye

Messe quotidienne de 11 h. 30 à l’Oratoire

[toggle title=”La Cananéenne (Mt.15,21-28) : ”Excès d’ouverture” de Jésus…”]L’amour du Père nous presse à construire l’unité de toute la famille humaine.
L’ouverture de Jésus aux étrangers s’est faite progressivement. Au début, l’objectif de Jésus est de rassembler les brebis perdues d’Israël. Christian de Chergé parle de “l’excès de l’ouverture de Jésus” pendant sa rencontre avec la Cananéenne qui a ouvert la voie de la rencontre avec les païens.
Sortir à la rencontre de l’autre consiste à entrer dans l’univers de l’autre. Sur le chemin du dialogue, il faut apprivoiser le silence, et accepter les différences entre les personnes pour avancer dans la dynamique de l’amour du Père.[/toggle]

[toggle title=”La multiplication des pains (Mc.6,33-44) : Jésus associe ses disciples à sa mission…”]Dans l’Evangile de la multiplication des pains , Jésus enseigne aux disciples une pédagogie de la proximité avec des gens, d’être serviteur de la parole de Dieu et du partage du pain. Cette pédagogie de Jésus:
– Temps de la relation avec la foule
– Temps de la parole et du don de la parole
– Temps de l’initiation à la prière
– Temps du partage et de la solidarité
– Temps de la structuration en petits groupes
– Temps de la fraction du pain
ouvre réflexion sur la manière dont nous accompagnons les laïcs dans leurs responsabilité pastorale et missionnaire[/toggle]

Enfin, P. Jean-François parle de la place du pardon dans la rencontre de l’autre à l’épreuve de l’offense. Le pardon est un long processus qui se demande, se donne, se reçoit. Le chemin du pardon s’inscrit dans la réalité de notre passé, de notre relation aux autres et nous ouvre un avenir.

Le père Arockiadoss VELANGANNI conclut

Pour moi, c’est une retraite très riche en contenu, très éclairante sur le thème proposé. J’ai vraiment découvert la pensée de Charles de Foucauld, sa mission au milieu des croyants musulmans et la fraternité sacerdotale de Jésus-Caritas. J’ai beaucoup apprécié une soirée du partage de P. Jean-François Berjonneau sur l’actualité de son diocèse, sa mission au sein de l’ensemble paroissial et ses réponses aux questions.
Nous avons eu une belle ambiance fraternelle entre nous lors des repas, lors de l’animation de la liturgie et les offices communs avec les moines.
Osons ensemble la mission, osons la rencontre de l’autrui !

14 prêtres et 2 diacres dans le narthex de l’Abbaye Ste Marie de la Pierre-qui-Vire

[toggle title=”Voir aussi l’article du père James-Charles SANTHIAGU”]

Prêtres diocésains : Serviteurs de la rencontre…

De cette première retraite annuelle avec le presbyterium de Nevers, j’ai, comme un jeune prêtre qui vient de s’insérer dans ce presbyterium, profité les fruits de l’esprit de cette retraite pour une bonne cause de l’Évangile.
Le prêtre est « un homme de communion, de relation, et de dialogue » avec les hommes de ce temps, nous décrit bien le Pastores Dabo Vobis, n°43, de St Jean Paul II. En effet, le prêtre, choisi, prédestiné et envoyé dans une communauté, est un homme qui ose prendre le risque de sortir à la rencontre de l’autre pour se laisser former par l’autre dans la mission pastorale, comme nous dit le Pape François dans l’encyclique, Evangelium Gaudium, n° 169, « ôter leurs sandales devant la terre sacrée de l’autre ».

C’est ainsi que le prêtre, par son ordination, est un homme qui est marqué par la simplicité et l’humilité du service dans la communion profonde qui existait entre l’Époux et son Église. Ceci afin d’établir, à son tour, « le signe de l’union intime avec le Christ et l’unité entre le genre humain ».
Qui dit la communion dit aussi la relation, « sentir l’odeur des brebis » et entrer dans le mystère inconnaissable de l’autre pour établir une vraie mission de paix et de l’unité de tous les hommes de ce monde.

Ainsi le prêtre est appelé aujourd’hui à construire un sens de vie fraternelle avec le presbyterium qui unit les uns les autres sans limites et sans frontières pour que les prêtres soient  « UN » dans le Christ – « UN PEUPLE » de joie dans le sacerdoce des baptisés en exerçant ensemble plus symboliquement la coresponsabilité avec les laïcs par ce sacerdoce du Christ.
Voilà un peuple choisi, prédestiné et envoyé pour la mission de paix et de fraternité !

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