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Editorial : Aller à la source

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Nous entrons en Carême. Cette route a un but : nous renouveler de l’intérieur, retrouver la pleine vie de notre baptême. C’est une nouvelle initiation chrétienne, qui doit nous conduire, avec les nouveaux baptisés de Pâques, à une nouvelle profession de foi en Dieu notre Père, en Jésus Christ notre Seigneur, en l’Esprit Saint qui nous est communiqué.

Je proposerai, au milieu de ce carême, une récollection pour tous ceux d’entre nous qui ont une responsabilité dans l’annonce de la foi : les catéchistes (d’enfants, de jeunes ou d’adultes), les accompagnateurs de catéchumènes, mais aussi ceux qui participent à l’accueil des familles pour le baptême de leurs enfants ou pour les obsèques de leurs proches, ceux qui accueillent des couples en vue du mariage. Je pense de manière plus générale à tous ceux qui participent d’une manière ou d’une autre, dans un mouvement, dans une paroisse, dans un service d’Eglise ou de façon personnelle, à l’annonce de l’Evangile. Ce week-end des 23-24 mars, au sanctuaire Sainte-Bernadette, n’a qu’un but : répondre à la question de Jésus : « Pour vous, qui suis-je ? » Pour ceux qui croient en Jésus Christ, pour ceux qui annoncent Jésus Christ, n’y a-t-il pas de question plus essentielle que celle-ci, que Jésus a posée à ses propres disciples au milieu de son ministère public ? N’y a-t-il pas de sujet de dialogue plus stimulant, que de se parler de celui qui nous a tout donné et qui donne sens à notre vie ? Deux amoureux ont-ils d’autre question plus essentielle que celle-ci : « Pour toi qui suis-je ? » Que nous participions ou non à cette récollection, Jésus nous pose la même question : « Pour toi, qui suis-je ? » Et, de façon souvent implicite, le monde nous pose aussi cette question : « Pour vous, qui est Jésus ? Qui est votre Dieu ? »

Nous allons donc tâcher de revenir à ce cœur à cœur avec celui qui est le cœur de notre foi. Et dans le même temps, nous aurons l’occasion de découvrir à nouveaux frais la source de notre foi : le Livre des Livres, la Bible. La semaine biblique qui va se tenir dans notre diocèse, du 16 au 22 mars, intitulée « Place de la Bible », sera une succession de rencontres autour de ce patrimoine majeur de l’humanité, qu’une laïcité imbécile interdit d’ouvrir dans les écoles publiques. Et personnellement, j’ai déjà à me réjouir de la rencontre enclenchée avec un laïc juif de notre département, qui se poursuivra par le commentaire à deux voix d’un texte de la Genèse. La richesse de ces textes est capable de produire de belles lumières et de belles rencontres entre nous et nos frères aînés dans la foi, surtout à l’heure où l’on déplore un regain d’antisémitisme et de fermeture à l’autre.

En allant à la source de notre foi, nous irons à la source qui sommeille ou qui jaillit dans le cœur de nos frères et sœurs d’autres croyances ou convictions. C’est là notre vrai chemin vers Pâques.

 

+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers