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Editorial : Trois fois oui

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Nous nous approchons des fêtes pascales, où nous allons proclamer, comme chaque année, la foi de notre baptême. Avec les catéchumènes qui vont dire un triple renoncement au Mal et un triple oui dans la foi au Père, au Fils et au Saint Esprit, nous allons être invités à redire notre foi, comme au premier jour. Pâques est là pour remettre à neuf notre vêtement baptismal, pour nous régénérer dans notre adhésion au Christ, pour nous donner un surcroît d’espérance et d’ardeur dans notre vie de disciples et notre activité missionnaire.

Nous avons à redire oui, de multiples manières. Oui au chemin sur lequel le Christ nous conduit. Ce chemin qui passe par l’abandon, le rejet, l’échec à vues humaines, la souffrance et la mort, mais qui est traversé par un amour infini de son Père et de l’humanité ; par une confiance absolue en Celui qui l’envoie ; par un renoncement total au pouvoir sur autrui, à la reconnaissance de la part d’autrui, à la maîtrise de sa propre vie. Nous avons donc à mourir à nous-mêmes, pour que Dieu nous fasse vivre.

Nous avons à dire oui pour appartenir vraiment au Christ, c’est-à-dire pour être libres vis-à-vis de ce qu’impose le monde. Oui pour prendre pleinement nos responsabilités dans le monde, tout en vivant de l’Esprit. Oui pour être pleinement enfants du Père tout en étant véritablement frères et sœurs de tout homme.

Ce rendez-vous de Pâques est important chaque année. Mais le contexte actuel le rend encore plus significatif. Car notre Eglise est ébranlée, remise en question, et ses propres membres sont meurtris par tous les scandales. Il  est d’autant plus nécessaire de redire oui à Jésus qui est l’Epoux de son Eglise, et dont le visage est déformé par ceux-là mêmes qui parlent et agissent en son nom.  C’est toute l’Eglise qui, avec les péchés qui n’épargnent aucun de ses membres, redit sa foi et son amour à Jésus qui est venu précisément nous libérer du péché et nous conduire vers la Vie nouvelle.

Avant ce oui de Pâques, de la part de tous les baptisés et des catéchumènes, ce sera le renouvellement des promesses sacerdotales pour les prêtres et l’évêque, lors de la messe chrismale. C’est un nouveau oui qui est donné, pour fortifier le oui initial de l’ordination, le oui au Christ qui envoie, le oui à l’évêque qui préside à la communion. Moi-même, il me faut me laisser renouveler dans ce ministère si exigeant, porté par la prière de tous.

Ces célébrations pascales auront pour cadre le chœur rénové de la cathédrale. C’est sur ce nouvel autel que nous célébrerons l’Agneau immolé, offrant sa vie pour les loups que nous sommes.

+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers