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Les messes de l’été dans la paroisse Saint-François d’Assise (III) : hommage à saint Martin

Avant de poursuivre notre pèlerinage de l’été 2020, consacrons quelques instants l’un des saints le plus connu et célébré en France : Saint Martin, patron secondaire de la France, patron de la ville de Tours et de bien d’autres villes en France et en Europe. Saint Martin fut le premier saint non martyre. Il naît en 316 dans la province romaine de Pannonie (aujourd’hui en Hongrie). Fils d’un officier supérieur de l’armée romaine, il deviendra à son tour soldat et c’est là qu’il va acquérir la célébrité en offrant la moitié de son manteau à un pauvre à Amiens à l’hiver 334. Pourquoi la moitié ? Tout simplement parce que le manteau d’un soldat était propriété de l’Empire mais chaque soldat pouvait le doubler d’une peau de bête pour avoir moins froid en hiver. C’est cette doublure qu’il aurait donné à un miséreux.

En 356, Martin quitte l’armée et se rend à Poitiers pour rejoindre Hilaire, évêque de la ville. Mais son passé militaire lui interdit l’accès à la prêtrise et même au diaconat. Il s’ensuit une vie d’ermite qui l’amène à rencontrer le diable puis des voleurs. A chaque fois, il s’en sort, de même lorsqu’il se trouve pris à partie par des catholiques ariens qui contestent sa foi trinitaire. En 360, il peut rejoindre à nouveau Poitiers et y fonde, selon la légende, un ermitage qui devient la première communauté de moines en France. Il y accomplit des miracles, ce qui  amplifie sa célébrité.

Mais en 371, il se rend à Tours et, contre son gré, il est nommé évêque, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort. Sans ne rien perdre de son humilité, il crée un monastère et se déplace fréquemment en Gaule pour évangéliser les terres païennes. Il meurt à Candes (Maine et Loire) le 11 novembre 397 et sa dépouille est transportée sur la Loire dans une gabarre. La légende dit qu’au passage de l’embarcation les fleurs se soient mises à éclore. Ainsi naîtra l’expression “été de la Saint Martin” !

Pour en savoir plus sur la vie et la légende de Saint Martin, c’est ici.

Venons-en maintenant aux deux églises, objet de cette chronique, toutes deux dédiées à Saint Martin, comme des centaines d’autres en France et à l’étranger.

Eglise Saint Martin de Neuilly (relais de Brinon) – samedi 8 août 2020

Située sur une vaste place, l’église de Neuilly dispose d’un chœur daté de la fin du XIIe siècle et d’une nef du XVIe. Au fil des années, l’église a fait l’objet de soins attentifs, ce qui la rend très agréable à visiter.

La dédicace à Saint Martin se manifeste une première fois sur le tympan du porche de l’église :

Cliquer sur l’image pour voir le détail du texte gravé au bas du frontispice, retranscrit intégralement ci-dessous par l’auteur de l’article (NDLR)

“Merci au grand Saint Martin. A ce moment, voyant le démon sous une forme horrible : bête cruelle, lui dit-il, que viens-tu faire ici ? Tu ne trouveras en moi rien de funeste qui ne fasse un chagrin à l’enfant. Je vais au ciel au moment où Jésus m’appelle. Fuyons l’enfer éternel ! Sculpté par moi, F. Charnot, curé de Neuilly, 1878”.

Mais c’est évidemment le partage du vêtement du Saint avec un miséreux qui attire le plus l’attention du visiteur. Classée monument historique en 1957, la statue est en bois sculpté et polychrome et date du XVIe siècle.

Un vitrail représente la même scène.

Enfin, le Saint apparaît dans sa tenue d’évêque de Tours.

Et c’est justement sous le regard attentif du Saint-évêque que le père François-Xavier Reveneau prononce son homélie : l’Évangile de ce dimanche fait suite à celui de la multiplication des pains : “aussitôt après avoir nourri la foule, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive”. Il ne faut pas sombrer dans le privilège d’avoir un jour entendu l’appel de Dieu : l’entre soi n’est jamais une bonne chose.

Il faut partir sur le terrain de l’évangélisation. Pour ce faire, nous avons besoin d’être rassurés par la présence du Seigneur. Si nous prenons peur, comme les apôtres dans la barque, crions tous ensemble : “Seigneur, sauve-nous” et Jésus-Christ saura nous entendre et venir à notre secours ! Car les peurs ne manquent pas dans un monde sans Dieu, oubliant que le Seigneur est présent en chaque homme, alors même que le nombre de prêtres est en constante diminution. « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » (Évangile selon Saint Matthieu, 14, 22-33).

Comme il est devenu la règle avec la crise sanitaire, c’est le prêtre qui va porter la communion à chaque fidèle afin d’éviter toute procession de l’assistance dans une allée étroite.

A la fin de la célébration, l’on chante “Regarde l’étoile” avec l’appui de la chorale de Brinon.

 

Dernier regard sur l’intérieur de cette église avec de belles boiseries qui donnent accès, au moyen d’une porte dérobée, à une petite chapelle…

 

 

Eglise Saint Martin de Flez-Cuzy (relais de Tannay) – dimanche 9 août 2020

L’église de Cuzy est la seule qui subsiste aujourd’hui car celle de Flez, transformée en grange au XIXe siècle, n’a pas survécu au regroupement des deux paroisses à la fin du XVIIIème siècle. L’église est placée sous le vocable de Saint Martin et date du XVIe siècle. Son clocher a été reconstruit en 1849 mais sans dénaturer le style du bâtiment. Il est épaulé par de solides contreforts. L’une de ses baies gothiques a été sommairement obturée pour permettre la pose d’une horloge. De l’extérieur, on remarque très bien la différence de style entre le chœur à chevet plat et la nef, plus basse.

Comme l’église Neuilly, celle de Flez-Cuzy comporte une statue de Saint Martin mais celle-ci, également datée du XVIe siècle, est en pierre et n’est plus polychrome. On remarque la disproportion, certainement voulue par l’artiste, entre le Saint et son cheval, gigantesques, et le miséreux, minuscule ! Elle est classée monument historique depuis 1922.

Les fonts baptismaux sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1976. Ils datent de 1583 et sont marqués “Popon”, du nom d’un chanoine de Tannay.

Le psaume 84 est chanté par deux membres de la chorale de Tannay : “Fais-nous voir, Seigneur, ton amour et donne-nous ton salut”.

Le prêtre dit à voix basse : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance, puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. » A travers cette goutte d’eau, c’est la foule des croyants qui s’associez au sacrifice de Jésus Christ.

Dans son homélie, le père Michel Guyot rappelle que le chemin de chacun d’entre nous ne sera pas fait que de découvertes joyeuses mais aussi d’embûches. Les temps difficiles ne doivent pas émousser notre certitude que le Christ nous tend la main. Passer du doute à la foi nécessite un gros effort de volonté.

La célébration se termine avec un chant parfaitement adapté à l’Évangile du jour : “Prends ta barque, Dieu t’appelle à passer sur d’autres rives. Prends ta barque et puis va où l’esprit te conduit”.

 

Pour connaître les dates et lieux des prochaines messes de l’été, c’est ici.

Texte et photos : Bernard GOURNAY

Sources : Wikipedia ; Nièvre Passion (https://www.web-croqueur.fr/)