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« Voici le signe de Dieu pour vous : un enfant couché dans une étable ».

Chers frères et sœurs, le message de Noël est simple, simple comme cet enfant que des bergers sont venus voir dans la crèche de Bethléem. Cet enfant nous est donné à contempler et à accueillir. Le contempler comme le visage de Dieu parmi nous., l’accueillir comme le regard de Dieu sur nous, la présence de Dieu parmi nous.  Contempler son visage si pur, si doux, si beau. Rencontrer son regard si vrai, si clair, si profond. Et prendre ses mains si petites, si fragiles, si pauvres.

Cet enfant vient dans notre monde où chacun cherche sa place, où les plus forts s’en sortent en écrasant les faibles ou en les ignorant. Il vient à la rencontre d’un monde qui ne l’attend pas, et qui le rejette encore comme il l’a fait il y a deux mille ans. Et pourtant ! Malgré nos contradictions, malgré nos violences, malgré nos peurs, nous aspirons à la paix, à la justice, à l’amour. Nous avons du mal à y croire, tant nous sommes confrontés à nos propres difficultés et à nos échecs. Les obstacles à la paix, à la justice, à l’amour, nous savons qu’ils ne se trouvent pas seulement dans les agresseurs, les tyrans, les violents bien repérables dans le monde. Ils se trouvent dans notre propre cœur.

Alors il nous faut regarder cet enfant qui est dans la crèche. Ses petites mains seront plus tard occupées à soigner des malades, son visage sera tourné vers ceux dont on se détourne. Ses paroles seront pour relever, pour apaiser, pour pardonner, pour appeler, pour faire vivre et revivre. Et lui-même sera plus tard rejeté et mis en croix.

Aujourd’hui regardons cet enfant qui est au-dedans de nous-mêmes, qui ne demande qu’à susciter en nous confiance, espérance, amour, compassion, paix, joie. Par sa faiblesse, il peut devenir une force.

Regardons cet enfant, en nous et au milieu de nous, accueillons-le en nous et au milieu de nous. Regardons-le parmi tous les humbles, les doux, les artisans de paix dont nous parlent les Béatitudes. Regardons-le parmi tous ceux que l’on fait pleurer, que l’on maltraite, que l’on violente de façon gratuite et parfois à cause de leur foi.

Et accueillons-le. Ouvrons nos cœurs, ouvrons nos mains, ouvrons nos portes à ceux que l’on rejette, que l’on ignore. Ouvrons aussi nos cœurs pour pardonner à ceux qui nous ont offensés, pour rencontrer ceux qui ont besoin de notre présence. Ouvrons aussi l’oreille à ceux que nous ne savons pas écouter, apprenons à parler avec vérité et amour à ceux que nous ne faisons que côtoyer.

Jésus nous attend dans la crèche. Il nous attend dans notre cœur.

 

+ Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers