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Editorial : Thérèse la grande

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Thérèse la grande

 

 On a l’habitude de parler de la « petite » Thérèse, s’agissant de sainte Thérèse de Lisieux. Bien avant elle, il y a eu une autre Thérèse, Thérèse d’Avila pour la situer, Thérèse de Jésus pour son vrai nom de religieuse, « notre Mère sainte Thérèse » comme l’aiment à la nommer ses filles du Carmel. Or toutes deux sont grandes, mais pas de la même manière.

Cette année, c’est l’aînée qui est à l’honneur. En ce mois de mars, le 28 du mois, toute la famille carmélitaine fête le cinq-centième anniversaire de sainte Thérèse de Jésus, et notre diocèse s’associera à ces célébrations par un pèlerinage à Avila au mois de septembre. Par ailleurs, le Carmel de Nevers nous propose une initiation à l’oraison. Un Carme est venu nous parler de Thérèse et de son chemin de vie spirituelle. Et au mois d’avril, la prieure du Carmel nous présentera la vie de Thérèse.

Thérèse d’Avila est un maître de prière, mais plus largement encore un maître de vie chrétienne, elle qui n’a eu d’autre ambition que d’apprendre pour elle-même, puis d’enseigner à ses sœurs, le chemin d’un véritable abandon de notre vie à Dieu. Elle nous apprend que ce n’est pas nous qui allons à Dieu, mais que c’est lui qui vient à nous. Elle ne cessera d’insister sur la nécessité, pour trouver Dieu et nous unir à lui, de passer par l’humanité de Jésus. Elle n’oubliera jamais sa propre pauvreté, et les longues années passées dans une laborieuse recherche, en allant tirer l’eau du puits, avant que Dieu ne fasse couler pour elle, comme pour la Samaritaine, une abondante source d’eau.

Elle nous enseignera, expérience à l’appui, qu’il ne faut jamais se priver de l’oraison : « Ici rien à craindre et tout à espérer ».

Au milieu de l’année de la vie consacrée, et dans notre chemin vers Pâques, cette grande sainte nous tourne vers Jésus. Elle nous invite à accepter un vrai don de notre vie, une vraie union de notre volonté avec la sienne, un vrai abandon de nous-mêmes, comme nous y invite le Maître : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même. » Puisse notre cœur se vider de l’eau stagnante de notre « moi » pour laisser Dieu nous remplir de son eau vive.

 

+ Thierry Brac de la Perrière

Evêque de Nevers