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Editorial : Jésus, la porte de la miséricorde

Mgr-Thierry-Brac-de-la-Perrière-2

            Le 8 décembre, le pape François ouvre solennellement la Porte Sainte de Saint-Pierre de Rome. Il ouvre par là-même le Jubilé de la Miséricorde ; et dans le monde entier, s’ouvre un temps privilégié pour découvrir ce grand mystère de la Miséricorde, qui n’est autre que le mystère de Dieu lui-même.

            Dans notre diocèse nous entrons nous-mêmes dans ce chemin qui doit nous conduire non seulement à comprendre ce que cache ce mot étrange de miséricorde, que nous n’utilisons pas dans le langage courant, mais aussi à contempler le visage de la miséricorde qui s’est manifesté en Jésus, et enfin à expérimenter la miséricorde : en l’accueillant nous-mêmes pour qu’elle nous transforme et transforme le monde.

            Il y a quelques semaines, notre pays a été ébranlé par les attentats de Paris ; cela nous fait expérimenter dans notre propre vie – et pour tant de familles, dans leur propre chair – les violences dont sont victimes quotidiennement d’autres peuples. C’est dans ce contexte de ce que le pape n’hésite pas à nommer une guerre mondiale, que nous nous préparons à accueillir Jésus, le visage de la Miséricorde du Père. A Noël, nous célébrons Dieu qui vient à nous, dans notre monde qui ne tourne pas rond, ce monde si mouvant et si violent, pour y révéler et y planter la Miséricorde.

            Dieu vient en personne, on peut le dire ; il vient en chair et en os dans la personne de l’enfant de Bethléem. C’est cet enfant, sans armes ni bagages, qui vient nous sauver de nos violences, de notre haine, de notre orgueil, de notre égoïsme, de nos mesquineries, de nos mensonges, de nos lâchetés, qui sont autant d’obstacles à la paix. Jésus lui-même est vulnérable, il prend le risque d’être rejeté, et il est rejeté. Pour autant, avec lui rien n’est jamais perdu, et il veut qu’aucun de nous ne soit perdu. La miséricorde, avec lui, est plus forte que la haine, que le mal, que la mort.

            En passant, tout au long de cette année, la porte de la miséricorde, en passant par la rencontre de Jésus lui-même, découvrons ce qu’il y a derrière la porte : il y a la joie de la brebis retrouvée, du fils retrouvé ; il y a des réconciliations, des guérisons, il y a une vie nouvelle dans les cœurs, il y a un monde possiblement transformé, il y a déjà quelque chose de la vie éternelle.

+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers