500ème anniversaire de la Réforme

1517 2017   Cela fait donc 500 ans que la « Réforme » est née.
Pour un catholique, pour un chrétien cela peut sembler anachronique voire choquant de célébrer une déchirure. Et pourtant le groupe Œcuménique de Cosne-Sancerre a voulu prendre part à cette commémoration.
La volonté de faire quelque chose « ensemble » l’a conduit à programmer la projection d’un film dans une salle de cinéma pour y inviter un public le plus large possible.

Ils ont choisi un film, Luther, dont le sujet n’est pas des plus porteurs face aux productions cinématographiques du moment. Le cinéma l’Eden de Cosne sur Loire accepte cette programmation.

C’était une sorte de pari : combien de spectateurs viendront au cinéma, combien payeront leur place pour voir un film sur la religion ?
Le nombre d’entrée est une réponse sans appel aux « superstitieux » qui font du vendredi 13 un jour maléfique. Avec 92 entrées c’était gagné. Y avait-il plus de catholiques que de protestants ? là n’est pas la question, il y avait des chrétiens face à l’histoire.

Le film d’Eric Till est plus qu’une histoire. Avec la vie de Luther il nous plonge dans le contexte de l’époque.
Luther, ce théologien, découvre la vie à Rome, il y découvre la débauche, il y découvre le commerce des indulgences. Il est choqué, il réagit, il espère, il doute, il mène un combat intérieur, il se heurte à la hiérarchie, il argumente ses idées. A cette époque pas d’internet, pas de Tweet, pas de Facebook, mais il y a une invention encore toute récente pour répandre et diffuser ses thèses : c’est : l’imprimerie. En un mot Martin Luther dérange l’ordre établi. « En conscience » il ne peut se résoudre à renoncer. Il sera excommunié.
Tout cela le film nous le fait découvrir, parfois brutalement. On y voit Luther souffrir devant les violences réciproques que ses idées ont provoquées. On le sent dépassé par l’ampleur des événements. On y découvre les luttes d’influences entre les acteurs politiques et religieux.
Qu’on le veuille ou non, que l’on soit catholique ou protestant ce film nous pousse, nous oblige à réfléchir.

C’était il y a 500 ans. La haine, les guerres sont derrière nous. C’est le temps des rencontres et des échanges. Un chemin de réconciliation est ouvert à nous de le suivre.

C.LORAIN
Saint-Amand en P. le 18 octobre 2017