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AG MCR église St Gengoult

Corvol-d’Embernard est un petit village situé entre Varzy Champlemy et Brinon, traversé par un cours d’eau : le Corvol. Ses habitants s’appellent les corvolais. Son église est dédiée à saint Gengoult. Tout semble indiquer que cette paroisse fondée au 9ème siècle s’est formée sous les auspices de Dom-Bernard. L’histoire de Corvol d’Embernard est très liée à la maison de Courvol laquelle porte pour armes : « De gueule à la croix ancrée d’or couronnée en chef de deux étoiles d’argent » dont les armoiries figurent en tête de la généalogie de Courvol. Ainsi au 14ème siècle, elle est mentionnée sous le nom de Corvolum Domipni Bernardi.
L’église occupe le site d’un ancien château dont il ne reste que l’emplacement des fossés. Seuls les noms de deux seigneurs sont connus : Gauthier de Corvol en 1301 et François de la Rivière au 16ème siècle. Au 17ème siècle, un autre château est construit près de la source du Canard qui prend aussi le nom de Corvol. Il ne reste plus de vestiges de la chapelle du château vers le 16ème siècle, si ce n’est que quelques pierres qui ont été réutilisées pour la construction de l’église actuelle. L’édifice, qui copie l’architecture romane où le style toscan prédomine, fut terminé au milieu du 19ème siècle, vers 1840, et n’offre aucun caractère particulier. Le clocher, porche carré à pointe pyramidale érigé vers 1789 à la place de l’ancienne chapelle, est orienté à l’ouest avec une haute porte qui s’ouvre sous un tympan plein-cintre à tri lobe vitré. Une tourelle cylindrique à escalier flanque ce clocher et permet l’accès aux deux cloches. Construite au point le plus haut en utilisant l’emplacement de l’ancien château disparu, elle est faite de moellons enduits et pierres. Elle de style toscan et attribuée à des maçons italiens. Les fûts des colonnes tout comme les arcs de voute sont en pierre blanche. Lors de la construction, le clocher refait en 1789 est conservé. L’une des cloches est offerte par Monsieur Dupin, pair de France. La nef et le chœur, voûtés en berceau sur doubleaux discrets, reposent sur des colonnes à fûts cylindriques, à socle prismatique, à base couronnée et à imposte carrée, reçoivent en plus les arcs plein-cintre des colonnes voisines, et restent, de ce fait, caractéristiques du style.
Les allées latérales plafonnées et éclairées se terminent près du chœur par une niche abritant : côté nord l’autel de la Vierge, côté sud, l’autel de saint Gengoult en soldat romain. L’autel et le tabernacle sont représentatifs du style byzantin à la mode dans la deuxième moitié du 19ème siècle. Un vitrail dans le chœur représente saint Gengoult réalisé en 1953 par le peintre verrier Legrand : saint Gengoult officier romain originaire de l’avallonnais et converti au christianisme au 8ème siècle. Au-dessus de l’autel, existe une huile sur toile du 18ème siècle : ce tableau représente un Christ vivant mais souffrant qui interpelle Dieu ; il est entièrement restauré et est inscrit en 1973 aux monuments historiques.
Près du cimetière qui entoure l’église, il y a une fontaine saint Gengoult, à laquelle on descend par un escalier de quelques marches. Sur la fontaine, on peut lire : « fontaine saint Gengoult rétablie en 1894 » ; on ne sait pas exactement où est la source, mais un filet d’eau souterrain doit passer sous le cimetière et vient former un petit plan d’eau calme, de faible surface, au pied du mur de soutènement. Jadis, le linge des enfants malades y était trempé afin de hâter leur guérison. Le souvenir des pèlerinages à l’église et à la fontaine est complètement oublié. Toutefois, depuis 2002, la célébration revit grâce à la municipalité et à l’amical de Corvol (une messe et un apéritif dînatoire réunissent tous les habitants le samedi soir).