Regard des responsables des mouvements sur les “gilets jaunes”

« L’actualité me conduit à vous proposer, pour cette rencontre, de nous interroger sur la manière dont nous sommes concernés, à l’intérieur de nos mouvements, par les conflits sociaux qui ont débuté en novembre. »Telle était la convocation que le P. Évêque avait adressée aux responsables diocésains des mouvements pour cette rencontre annuelle du 19 janvier.

Cette actualité nous touche de près. Nous sommes étonnés devant l’ampleur d’un mouvement qui a probablement des racines lointaines dans les fragilités, les peurs, les précarités de beaucoup de français. Nous comprenons cette colère mais nous déplorons les violences.

Notre analyse tenait en deux points principaux :

• la société n’a pour objectif que la consommation. Celle-ci n’est pas facteur de cohésion. Au contraire, des fossés se creusent entre différentes couches sociales et entre les agglomérations et le grand rural.
• La société semble être devenue une somme d’individus avec des droits et peu de devoirs. Le vivre ensemble et la démocratie sont malades (cf. l’absentéisme aux élections, l’effacement des corps intermédiaires, le jeu des médias et des réseaux sociaux…)

Toutefois, tout le monde n’est pas dans le dénigrement : les jeunes de la JOC, du scoutisme, des aumôneries de lycée voient autrement la vie. Et il y a beaucoup de solidarités entre les générations d’une même famille.

A nous, chrétiens, d’avoir une approche de bienveillance sur ce qui se vit autour de nous. Nous devons écouter mais aussi avoir des paroles positives et nous impliquer dans nos lieux d’appartenances (villages, quartier…)

« Si seulement ces événements pouvaient déboucher non pas sur le « pouvoir d’achat » mais le « pouvoir de vivre » avec plus de fraternité, de connaissance des autres, de solidarité, de débat… »

François Montagnon