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Université de la vie

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Belle assistance cette année encore pour ces quatre soirées organisées par Alliance Vita en vidéo conférence sur le thème:
                                                            “QUEL SENS A LA VIE ? “
Alliance Vita est né en février 93 et s’est toujours positionné comme étant au service de la protection de la vie et de la dignité humaine. Pas comme donneur de leçons véhiculant des certitudes plus ou moins radicales ou passéistes mais bien au contraire se voulant présent sur le terrain sans relâche à l’écoute des plus fragiles et de notre société.(SOS bébé,SOS fin de vie,handicap, trisomie, bioéthique...
Sur ces sujets, Alliance Vita est désormais un référent consulté et écouté dans le processus législatif en France.
La question du sens de la vie est à l’origine de tous les grands débats de notre société particulièrement à l’heure actuelle ou les idées contradictoires du bonheur s’affrontent âprement. Ces quatre soirées étaient une sorte d’invitation à élargir l’espace de notre cœur face aux défis de la marche du progrès : « le progrès nous appelle à progresser en responsabilité » mais aussi à cultiver l’émerveillement et la fraternité. Face aux avancées de la science, il convient de distinguer ce qui relève du progrès et ce qui provoque injustice et discrimination.Notre responsabilité personnelle et collective se place là : être des sentinelles d’humanité, car la construction du bien commun est l’œuvre de tous. Chacun peut y apporter sa contribution unique et précieuse.
Quatre soirées, escales dynamiques, qui ont fait appel à notre liberté non pas seulement de comprendre mais aussi pour agir.
⁃Se situer.
La vie est un mystère à vivre et non une énigme à résoudre et il nous faut prendre la mesure, à chaque âge de notre vie, du chemin parcouru et celle du chemin qu’il reste à parcourir. Un esprit qui sais se situer est un esprit en marche susceptible de mettre en lumière les conditionnements culturels nouveaux qu’ils soient porteurs de fruits ou inappropriés et nuisants.
Se situer, c’est ouvrir des portes sur la compréhension de nos styles de vie, sur notre rapport à la vie humaine et à la vie en société.On perd aujourd’hui trop de temps à la recherche d’un coupable, utilisons ce temps vain pour se situer c’est-à-dire goûter aux plaisirs d’exister dans l’espace, dans notre histoire, dans notre humanité, notre hérédité. Ne gâchons pas ce cadeau de la création qu’est la vie, même si on la sait porteuse de tensions inévitables, de limites et de douleurs.
⁃Endurer.
        Dans notre légitime quête du bonheur, il nous faut pointer une impasse; la mort et l’illusion d’un monde sans souffrance. Alors puisque vivre c’est aussi souffrir, puisque aimer suppose sa part de don de soi, de sacrifices, de deuils, pour être heureux il nous faut apprendre ensemble à endurer. Cinq intervenants, tous porteurs d’expériences professionnelles très impliquantes et riches(psychanalyste, infirmier en soins palliatifs, médecins etc…)nous ont parlé de dignité, d’accompagnement de la souffrance, d’écoute de ses limites et de celles des autres « écouter c’est apprendre à se taire ».Face à la maladie, à la mort prochaine, « qu’est-ce qui peut se révéler ? Où est la vie dans ce que je vis », faut-il absolument chercher du sens à la souffrance ou plutôt du fruit «  vouloir être un relais d’espérance ».Par des témoignages concrets, émouvants, nous avons découvert des pistes d’accompagnement pour le malade dans sa vulnérabilité profonde portée par une conscience intime d’une évidence: « vous vous allez vivre et moi je vais mourir ».
 Et puis la loi : Tugdual Derville à travers une sorte de décodage bioéthique nous a rappelé que deux principes de déontologie médicale formalisent notre législation française: interdiction de traitements inutiles ou disproportionnés et interdiction de tuer ( serment d’Hippocrate) par suicide assisté ou euthanasie .La loi française est donc en principe celle de l’accompagnement des personnes par des soins palliatifs. Il a reconnu cependant qu’une ambiguïté est apparue en 2016 avec l’instauration d’un « droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès».
⁃Progresser.
« L’homme passe infiniment l’homme » (Pascal). Chaque être humain est un transformateur du monde et les générations se suivent désormais sans se ressembler. Mais tout changement est-il une progression et le faisable est-il toujours à faire ? Cette troisième soirée a tenté de nous faire distinguer ce qui fait progresser notre humanité de ce qui la fait régresser. Jean-Noël Dumont (philosophe et enseignant) nous dit que pour lui enseigner c’est susciter et partager l’émerveillement, de déchiffrer les réalités et saisir le sens de notre monde. Pour lui, un élève normalement éduqué ne se demande pas « qu’est-ce qui marche? » Mais bien plutôt «qu’est-ce qui est vrai ? ».
Dans le domaine de la bioéthique deux catégories ont été créés très artificiellement : les bio-conservateurs et les bio-progressistes. Mais les progressistes ne sont-ils pas ceux qui considèrent qu’accepter certaines limites est une condition à part entière du progrès. Pour « progresser » nous devons nous demander avant tout ce qui est bon, essentiel, voir vital de conserver. La vérité vit, le réel se défend tout seul accompagné de son vieux copain le bon sens.L’homme, pour ne pas subir le monde mais y prendre sa place résolument, doit exercer sa responsabilité morale pour accompagner le progrès afin que celui-ci ne s’éloigne pas trop de la réalité.
⁃Prendre sa place.
        La famille humaine est face à un défi inédit: reconnaître son identité spécifique qui la distingue des animaux, des robots et en déduire ses nouvelles missions. Cela suppose de faire le tri entre les multiples idéologies en respectant la dignité humaine et la vie, en un mot, trouver et prendre sa place. Il nous faut peut-être réapprendre à définir notre rôle d’homme. Suis-je un individu autonome, un animal évolué, une machine (transhumanisme)?Ou plutôt la plus belle création de la biodiversité, fragile certes mais souveraine et plus que jamais responsable du reste de la création. Les réponses viennent de nous, sont en nous.Tout d’abord le monde a besoin de nous et nous avons besoin des autres, être attentif à eux. Car ceux sont les autres qui nous permettent de comprendre notre place. Il faut s’engager, participer au monde, et ne pas attendre pour se donner aux autres. L’individu doit se sentir associé à la marche du monde, être attentif à son évolution, être concerné, passer de l’indifférence à l’intérêt pour éviter le risque de ne plus nous comprendre.
    La famille, le couple dans cette humanité ont une place prépondérante. Dans un récent sondage, 90 % des Français estiment que la famille constitue la principale source de joie dans leurs vies, qu’elle est le premier lieu de solidarité entre les générations et un atout majeur de paix sociale et du bien vivre ensemble.
Au terme de ces quatre très belles soirées un grand merci à Hélène et Pierre Jourdier, enthousiastes coordinateurs de ces rencontres.
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Le sens de la vie : Bernanos disait « Mais que vous servirait-t-il de fabriquer la vie même, si vous avez perdu le sens de la vie ? »
Le sens, cette question essentielle habite l’histoire de l’humanité et le cœur des hommes depuis la nuit des temps. Nous avons eu la chance quatre lundis de suite, d’être éclairés par cette nouvelle session de l’université de la vie d’Alliance Vita, non pas sous forme d’affirmations péremptoires ou de réponses toutes faites mais bien plutôt d’un approfondissement ouvert,  constructif des sujets éthiques et bio-éthiques de notre temps. L’homme actuel doit réapprendre à (se) donner pour que le sens redevienne un don à recueillir. À accueillir.
Car c’est toujours elle, la vie, la première qui nous appelle. Écoutons-la. Elle a tant à nous dire…