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Message de Pâques 2020

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L’épidémie du Covid-19, qui a commencé loin de nous, atteint aujourd’hui chacun de nous : qui de nous n’a pas un malade dans sa famille ou ses connaissances ? Qui n’a pas été touché par un deuil ? Qui n’a pas plus ou moins peur de ce fléau ? Notre société tout entière est concernée, l’économie est malmenée, des emplois sont menacés. C’est un bouleversement pour chacun, dans sa vie personnelle, familiale, professionnelle, sociale. Et comme toujours, ce sont les plus faibles, les plus pauvres qui sont les plus malmenés : les malades ou les personnes âgées qui n’ont plus de visites, les personnes et les familles enfermées dans un petit logement, et ceux qui qui n’ont pas de logement du tout. Et la « fracture numérique » apparaît en plein jour pour ceux qui n’ont pas les moyens de travailler et de communiquer à distance.

En ce jour de Pâques, je veux dire à tous ma proximité dans cette épreuve. Mais je veux dire aussi mon espérance. Car, au moment où nous déplorons tant de morts, les chrétiens célèbrent le jour où un homme est sorti de la mort. En cette crise où nous devons abandonner une certaine manière de vivre, Pâques nous annonce une autre vie. Une vie sans la mort. Une vie sans confinement. Une vie au grand air, celui de Dieu. Une vie sans le mal. Une vie dans l’amour. Et l’homme est fait pour cette vie-là, il est à l’étroit non seulement entre les quatre murs de son logement, mais surtout entre les quatre murs de son cœur. Or cette crise du coronavirus a montré chez certains de belles ressources de générosité. Le manque a fait naître de la solidarité. Dans cette crise, on a vu qu’un autre monde était possible. Alors Jésus dit au monde entier, en sortant du tombeau : voici que la mort est vaincue, voici que l’amour est vainqueur. Si le virus est encore là, si la mort est encore là, croyez que la vie est plus forte, que l’amour est plus fort. Que votre vie soit amour, et le monde revivra.

+ Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers