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3 claques. Merci, Seigneur !

paroisse Saint Paul au cœur de la Nièvre

En quelques jours j’ai reçu trois claques :

* Un dimanche, après la messe : je porte la communion à une paroissienne. Très engagée sur la paroisse elle ne peut, pour raison de santé, participer à la messe depuis plusieurs semaines. Entourée par sa famille, elle me dit cependant sa surprise : personne, sur la paroisse, ne s’est proposé pour lui apporter la communion.

* Quelques jours plus tard : je passe visiter une autre dame dans une autre commune de la paroisse. Personne vulnérable vis-à-vis du Covid, elle ne vient plus à la messe, ni le dimanche ni en semaine. Surprise : aucun paroissien ne s’est offert pour lui porter la communion.

* Quelques jours encore : à Nevers, visite d’une amie âgée qui a passé trois mois en hôpital puis maison de repos. Pratiquante régulière, elle est rentrée chez elle mais n’a plus les forces suffisantes pour rejoindre la communauté le dimanche. Personne n’a pensé à elle pour lui offrir la communion.

Où en sommes-nous ? Où en suis-je ? Nous parlons fraternité, communauté fraternelle, équipe de fraternité… !

Je dois confesser ma négligence parfois pour faire des visites. Il y a toujours une plus ou moins bonne raison pour remettre à demain. Un petit coup de fil, ou un  mail, c’est plus facile. Il y a aussi la crainte d’apporter ce fichu virus à des personnes plus âgées, plus fragiles. Il y a l’idée que d’autres, sur la paroisse, en ont le souci. Et puis, avec le temps, il est facile d’oublier qu’il faudrait, pour bien faire, visiter telle personne.

Le mercredi des cendres et ces premier et deuxième dimanches de Carême j’ai essayé d’ouvrir nos yeux et nos cœurs à ceux de nos frères et sœurs habituellement présents à la messe et absents depuis des semaines, des mois à cause de ce vilain Covid, de la fatigue, d’un souci important de santé… A de rares exceptions près, ces personnes ne vont pas demander, ne vont pas réclamer une visite ou qu’on leur apporte la communion. Elles ne veulent pas déranger, embêter avec leurs problèmes. El elles se débrouillent avec la messe à la télévision ou en écoutant RCF.

Pourtant ces frères et sœurs nous attendent. Ils font partie de la communauté chrétienne, de la fraternité chrétienne. Les plus valides d’entre nous ne peuvent pas les oublier.

Après mes appels, deux listes de noms me sont déjà parvenues (sur Saint-Benin et Moulins). Elles se complètent petit à petit. Ici ou là on évoque tel nom… A une visite par jour il y en aura bientôt jusqu’à la Pentecôte ! Et d’autres encore. Alors, c’est vraiment ensemble qu’il nous faut répondre à cet appel, à cette exigence de fraternité. Nous allons voir en Équipe d’Animation Pastorale comment organiser les choses. Mais dès maintenant déclarez-vous au père Guy Lucien ou à moi-même si vous acceptez de participer à un petit groupe de visiteurs à domicile. Une petite formation pourra être proposée pour être plus à l’aise quand vous apporterez la communion. Voilà un beau projet de Carême, à construire ensemble.

Père Philippe Vivier, avec le père Guy Lucien Foumboulou et Michel Siramy, diacre