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L’amour missionnaire 

 

Ce joli mois de mai va resplendir de belles couleurs, celles de la canonisation de Charles de Foucauld, un prêtre (1858-1916), et de la béatification de Pauline Jaricot, une laïque (1799-1862). Deux figures bien différentes de sainteté, mais deux formes authentiques de vie dans le Christ, deux chemins différents pour la mission universelle de l’Eglise, deux histoires personnelles étonnamment modernes.  

Certes, tous deux ont été élevés dans la foi chrétienne. Mais tous deux ont connu une conversion radicale, à partir de questionnements personnels qui ne les laissaient pas en paix. Et tous deux, étonnamment, ont été retournés par le Christ à partir de la rencontre d’un prêtre dans son ministère ordinaire. Tous deux, enfin, à partir de leur conversion, se sont ouverts à la mission universelle de l’Eglise – l’évangélisation comme on l’appelle aujourd’hui.  

Pauline Jaricot, jeune fille de la bourgeoisie lyonnaise, était enfermée dans la recherche d’elle-même, dans le désir de plaire. A l’âge de 17 ans, venue à la messe paroissiale avec sa plus belle tenue, elle entend le prêtre parler de vanité. Ebranlée, elle va le voir à la fin de la messe, puis décide de changer radicalement de vie. Elle prend l’habit des ouvrières de la soie et commence à associer des ouvrières au soutien des missions lointaines – celles des prêtres des Missions étrangères de Paris. C’est le début de l’œuvre de la Propagation de la Foi. Elle sera sensible aussi à la misère spirituelle de beaucoup, et fondera le Rosaire vivant pour lutter contre l’athéisme. Elle fut missionnaire jusqu’au bout, ne cessant de se donner pour que Jésus soit aimé, alors même qu’elle était dépouillée de tous ses biens.  

Charles de Foucauld, assez vite orphelin, grandit en s’éloignant de la foi. « A 17 ans j’étais tout égoïsme, tout vanité, tout impiété ». Il s’engage dans l’armée puis la quitte, mais reste passionné de voyages. Il explore le Maroc, alors interdit aux Européens. Au cours d’un séjour à Paris, en proie à de multiples questionnements sur Dieu il s’adresse à un prêtre, qui l’invite à se confesser à lui. C’est une conversion fulgurante. Il veut se donner à Dieu. Il s’engage à la Trappe de Notre-Dame des Neiges, mais veut autre chose. Ermite à Nazareth, il s’unit à la vie « cachée » de Jésus ; puis part pour Béni Abbès, en vue de devenir un « frère universel ». Il n’y formera pas de communauté mais vivra la fraternité avec les habitants. Puis c’est le cœur du Sahara, au milieu des Touareg, pour un « apostolat de la bonté ». Il y laissera sa vie, après l’avoir pleinement donnée.  

La Pentecôte s’annonce, avec les confirmations de jeunes adultes et avec un rassemblement synodal diocésain. Que l’Esprit Saint, qui a envahi le cœur de Pauline, Charles et bien d’autres, nous remplisse du même amour missionnaire.  

 

+ Thierry Brac de la Perrière
            Evêque de Nevers