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«En communion. » C’est la formule que je lis parfois en bas des lettres que m’écrivent des prêtres ou des laïcs. Une belle et simple formule qui exprime le lien spirituel avec l’évêque ou entre diverses personnes au nom de la foi au Christ. Car bien sûr, cette « communion » exprimée est enracinée dans le Christ. En effet, cette façon de parler est typique de notre langage ecclésial, pour ne pas dire notre jargon. Dès lors, il est bon de préciser quelque peu ce que peut contenir cette expression.

Nous venons de célébrer la Toussaint, et nous invoquons les saints en nous appuyant sur ce que l’on appelle « la communion des saints ». Cette communion est une réalité qui vient de notre participation au Corps du Christ, vivant de l’Esprit Saint. La communion des saints est le principe par lequel s’établit dans le Christ une communion visible et invisible ; visible par le baptême, qui nous fait « membres les uns des autres » dans l’Église, comme dit saint Paul, mais aussi invisible par les liens de la foi, de l’espérance et de l’amour, par la prière partagée, par l’intercession pour les vivants et pour les défunts, par l’intercession des saints eux-mêmes, mais cette communion s’exprime au plus haut point dans l’eucharistie : c’est là que le Christ nous unit dans sa propre personne, dans son corps mystique qu’est son Église –l’Église du ciel et celle de la terre – ; c’est là que nous le recevons en « communion »,
dans son Corps crucifié et ressuscité, devenu Pain vivant. Dans l’eucharistie nous sommes véritablement « en communion » avec lui et les uns aux autres, afin d’établir cette communion autour de nous et dans le monde.

L’Église est donc « communion des saints », et sa mission est de devenir réellement, dans sa vie concrète, ce qu’elle est dans la foi. Voilà notre défi, particulièrement en ce temps de synode sur la « synodalité ». La synodalité de l’Église c’est la façon dont elle met en œuvre cette communion. Une communion dans la sainteté du Christ. Nous avons d’abord à entrer dans cette communion du Christ, à accueillir l’Esprit Saint qui seul met en communion avec le Christ et entre nous, et à l’incarner dans toutes nos relations. En poursuivant le chemin synodal dans notre diocèse, je souhaite que nous apprenions ensemble à grandir « en communion ».

+ Thierry Brac de la Perrière
évêque de Nevers