Actualités

Homélie du père Jean Baffier aux obsèques du père Joseph Sautereau

D’après l’évangile de Jean 12 (24-28)

Jésus avait éprouvé en lui-même la douleur devant la mort de son ami Lazare, et avait été rempli de compassion devant la douleur d’une veuve enterrant son unique fils, et dans bien d’autres occasions nous dit l’Evangile : Il n’est donc pas insensible à notre peine quand nous perdons un parent, un ami comme Joseph.

Quelques jours avant sa mort, sa Pâque comme dit l’Evangile, il voulut apprendre à ses disciples, à regarder la mort comme un passage vers l’au-delà …

Et en choisissant ce passage d’Evangile, Joseph ne nous invite-t-il pas à faire de même ?

Pour cela Jésus invite à réfléchir à partir d’une constatation connue de tous : « un grain de blé, leur dit-il, reste un seul grain s’il ne tombe pas en terre et ne meurt pas. Mais s’il meurt il produit beaucoup de grains ». Ainsi en est-il de l’homme : « Celui qui aime sa vie, la perd, et celui qui en ce monde la donne, la garde pour la vie éternelle ».

Joseph, à l’appel de Jésus, nous dit-il, avait donné sa vie pour le salut du monde. Toute sa vie a été offerte à Jésus pour celles et ceux qu’il rencontrerait, et, nous savons ce que cela a produit en chacune et chacun de nous qui avons eu la grâce de le fréquenter.

Même si, comme il le dit, ce n’est pas toujours facile de tout donner, car, à certains moments on a envie d’en reprendre un morceau… Joseph nous invite à persévérer nous aussi, en fidélité à nos divers engagements, qu’ils soient ecclésiaux, familiaux, associatifs ou autres…

Jésus continuait : « si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive, et là où je suis il sera avec moi, mon Père l’honorera ». Voilà bien pourquoi Joseph voulait que son départ de cette terre soit une joie. La joie d’être avec Jésus, honoré par notre Père créateur !

Oui, la joie du Père et de tous ceux qui l’ont déjà rejoint c’est d’accueillir Joseph dans leur Fête éternelle. Partageons leur joie, et rendons-en grâce à Dieu par cette Eucharistie.

Même avec la confiance, l’espérance en cet avenir promis, la vie comme la mort restent une épreuve ; et Jésus ajoute : « maintenant je suis bouleversé… dirai-je : « Père délivre-moi de cette heure ? Mais, non, c’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci… Alors, Père glorifie ton nom ! Et du ciel vint une voix qui disait : Je l’ai glorifié et le glorifierai encore ».

 Jésus nous donne de traverser avec Lui, cette épreuve qu’est la vie ! et Joseph pensait -je le cite- « particulièrement à ceux et celles qui, anciens et nouveaux, dont les Gens du Voyage, ont voulu une Eglise ouverte au monde et lui ont donné leur vie ».

 A l’exemple de Joseph, accueillons dans la joie ce don de la vie qui toujours nous est offert.

“Tu es venu Seigneur dans notre nuit, tourner vers l’aube nos chemins.
Beaucoup voudraient voir et saisir, sauront-ils reconnaître ta lumière ?
Nous leur disons : « voyez le grain qui meurt, aucun regard ne l’apperçoit,
mais notre cœur peut deviner dans le pain du partage, sa présence ».

Et me revient à l’esprit cet ancien chant de la JOC :
« Pour une œuvre qui nous dépasse, vivons à plein notre idéal ;
Du christ vainqueur suivons la trace, n’ayons pas peur du don total
Car, mourir comme un blé qu’on sème, ce n’est pas nous anéantir.
Notre vie et notre œuvre même, par delà la mort vont grandir ».

Vous toutes et tous qui êtes là, physiquement ou par la pensée, je vous laisse la parole pour partager ce que par Joseph vous avez reçu et dont vous rendez grâce.

Jean Baffier