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Dans la lumière de la résurrection

TBC

EDITORIAL *

Il y a un an, nous étions empêchés de célébrer Pâques en raison du confinement. Cette année, nous avons repris le chemin des églises malgré les restrictions du couvre-feu. Mais l’événement de Pâques domine tous les aléas de notre vie. La résurrection de Jésus, sa victoire sur la mort et sur le prince des ténèbres est justement une lumière pour tout ce que nous vivons. Je pense à nos frères et sœurs d’Irak, chez qui le pape François s’est rendu le mois dernier. Voilà des communautés, des familles, des personnes qui ont tout perdu, sauf la foi. Elles sont un exemple pour nous, qui nous attachons à de multiples choses et dont la foi est si fragile.

Pâques est le socle de notre foi, elle doit être le socle de notre vie. Jésus vivant a mis en nous les germes de la résurrection, il nous donne de quoi traverser tous les bouleversements de la vie, toutes les formes de mort auxquelles nous sommes confrontés.

Notre Eglise diocésaine, comme toute l’Eglise, doit témoigner de la victoire du Christ et de son amour sur le mal. Cela nous invite à regarder en face les maux que nous souffrons, personnellement et collectivement, dans notre Eglise et dans notre société, et à y projeter la lumière de la résurrection du Christ. Cette lumière est miséricorde en même temps qu’elle est vérité. Elle est espérance en même temps qu’elle est compassion. Elle est force intérieure en même temps qu’elle est acceptation de la faiblesse. Elle est confiance en même temps qu’elle est souffrance. Jésus ressuscité peut pénétrer nos cœurs fermés, comme l’était la maison des apôtres, et y mettre sa présence de paix. A ses apôtres il se montre vivant d’une vie nouvelle, et pourtant il leur montre ses plaies. Car la résurrection n’a pas effacé sa vie, elle ne laisse pas de côté les blessures, mais elle les montre comme les signes d’une victoire, celle que Dieu a remportée sur le mal, la violence, le mensonge, le péché, qui ont provoqué ces blessures et sa mort. De même sommes-nous invités à regarder nos blessures à la lumière de l’amour de Dieu qui peut les cicatriser et les remplir de sa vie.

Il est temps, frères et sœurs, pour nos communautés, dans la lumière de Pâques, de témoigner de notre espérance, en commençant par la partager entre nous. Car c’est en apprenant à nous dire les uns aux autres notre foi et notre espérance, à la lumière de l’Evangile, que nous pourrons la proposer à d’autres. C’est le sens des fraternités missionnaires de proximité. Ces fraternités se sont un peu mises en sommeil en raison de la pandémie, mais elles sont précisément un lieu possible de vie fraternelle et spirituelle en ce temps de pandémie, puisque l’on se peut se réunir en petit nombre (jusqu’à six) à domicile, en respectant les gestes barrières. Bientôt une équipe diocésaine de pilotage permettra de donner une nouvelle impulsion à ces fraternités.

Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, qu’il ressuscite notre espérance et notre ardeur missionnaire, alléluia !

 

+ Thierry Brac de la Perrière

Evêque de Nevers

* Editorial publié pour Eglise de la Nièvre dans son dernier numéro (avril 2021)