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Compte-rendu de la récollection annuelle des diacres de la Province à Nevers : “Questions éthiques sur le début et la fin de la vie”

diacres2018_Michel-Eric

[divider_padding] Plus d’une quarantaine de diacres et leurs épouses étaient présents à l’Espace Sainte Bernadette Soubirous de Nevers ces 23, 24 et 25 novembre dernier pour leur session annuelle de la Province de Dijon.

[divider_padding]Le thème de la récollection était :
« Questions éthiques sur le début et la fin de la vie »

prêchée par
Mgr Roland MINNERATH,
Archevêque de Dijon,

L’intervention de Mgr Minnerath se déroula sur 4 phases :

[toggle title=”I – Une introduction générale : (vendredi soir)“]
Dans cette introduction, Mgr Minnerath souligne les points suivants :

  • Un clivage important entre l’anthropologie judéo-chrétienne et l’anthropologie communément admise aujourd’hui se fait jour. Il y a morcèlement des perspectives. L’individu choisit ses valeurs. Car je veux être reconnu. Nous sommes dans un relativisme moral. Il n’y a pas de vérité. Dans la postmodernité que nous vivons il n’y a plus la dualité bien-mal. Il faut tout tolérer. Et des minorités arrivent à imposer leurs vues. Dans les discours internationaux on entend des expressions comme « santé reproductive » et « santé sexuelle », et encore une approche comme la théorie du genre se fraye un chemin.
  • A propos de l’héritage judéo-chrétien, voyons qu’une éthique non-confessionnelle reste commune à tous, que la loi de la nature, du Créateur, reste inscrite et commune à tout homme. Nous avons les mêmes besoins (corps, âme et esprit). La foi est là pour illuminer la nature, et la foi nous la recevons. Remarquons notre kérygme : « Qu’est-ce que l’être humain ? » et « Qu’est-ce que la vie ? ».
  • Ainsi aujourd’hui nous avons 2 visions du monde : « La vie, je veux en faire ma vie », et « La vie, je suis dedans, je l’ai reçue ».[/toggle]

[toggle title=”II – Une réflexion sur le début de la vie : (samedi matin)“]

  • D’un côté, la conception de la Bible où nous héritons de la vie. Nous ne devons pas nous prendre pour le Créateur. Ce qui fait l’unité de notre être c’est un principe spirituel, l’Esprit.
  • De l’autre côté, la fabrication de l’être humain est possible, comme l’on veut, selon notre désir.

Nous avons une lente érosion de la sensibilité éthique. En 1975, on dira : loi de dépénalisation de l’avortement. En 2014, on va parler de : loi fondamentale à l’avortement. Là est l’érosion.

  • Concernant la fécondation « In Vitro », nous devons nous demander : « Est-ce une aide ? ». L’Église va dire “non” car la transmission se doit d’être naturelle.
  • En 2014, il est question de PMA pour un couple stable (après 5 ans de vie commune). Aujourd’hui nous parlons de PMA hétérologue (Là va se poser le problème de l’enfant et qui est mon père ?). Et puis il y a « le mariage pour tous ».
  • Mais avant tout il s’agit de considérer la nature de l’embryon humain. Est-ce un objet ou un humain ? On va alors parler de « loi positive » (vu par certains du monde) et de « loi naturelle » (loi de chrétiens). Certains diront aussi : « Pour être humain, il faut être raisonnable » et aussi « Est-ce que l’embryon a une âme ? ». La loi chrétienne est une conception substantialiste (corps, âme, esprit) dès l’union de gamètes. L’être humain est une personne dès le commencement. Et une personne n’est pas une chose.
  • Aujourd’hui, pour l’Église, le lieu de la transmission de la vie est pleinement dans le mariage. Et même, s’il y a lieu, L’Église va être en accord avec la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. On voit la mise en place de l’expression « exercice de la puissance parentale ». Mais pour l’Église, ce qui prime, c’est l’intérêt de l’enfant.

Document : Synthèse de la Déclaration des évêques de France (septembre 2018) “Respectons la dignité de la procréation“[/toggle]

[toggle title=”III – Une réflexion sur la fin de vie : (samedi après-midi)“]

Nous sommes invités sur ce point à découvrir la déclaration des Evêques de France du 22 mars dernier intitulée : « Fin de vie : oui à l’urgence de la fraternité ! », où est affirmé, pour 6 raisons, l’opposition éthique à un changement de la loi par la légalisation d’une assistance médicale au suicide et de l’euthanasie.

Et une série de remarques :

  • En fin de vie, nous souhaitons « mourir dans la dignité », ce qui voudra dire « avoir le droit de ne pas souffrir ». Et l’Église va dire « nous ne sommes pas maître de la vie ».
  • Une loi importante : La loi Léonetti (avril 2005) fixe les droits des malades et de la fin de vie. Les objectifs seront : d’éviter les pratiques illégales d’euthanasie, d’empêcher l’acharnement thérapeutique, de permettre aux patients de choisir un cadre précis et l’arrêt de son traitement si celui-ci est trop lourd ou devenu insupportable.
  • Elle sera réformée en 2016. On va considérer que l’hydratation et la nutrition peuvent être considéré comme déraisonnables. Ici la loi va dans le sens de hâter la mort. Il y a droit à l’apaisement de la souffrance du patient. On passe du terme « souhait » au terme « volonté ». Le texte instaure un droit à la « sédation profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, ainsi que des directives anticipées contraignantes. Il y a existence d’une personne de confiance qui sera consultée.[/toggle]

[toggle title=”IV – Une série de questions / réponses (dimanche matin):”]

  • Quelles actions / influences peuvent avoir les évêques (la CEF) sur la république ? La réponse est d’œuvrer avec les hommes près de nous.
  • A la place de l’enfant chez les couples homosexuels, la réponse est : « l’enfant vient au monde, il ne choisit pas sa famille ».
  • « Dieu, maître de la vie et la mort ». Comprenons que Dieu a créé l’homme pour qu’il soit avec lui. “Par le péché, la mort est entrée dans le monde” (Rm 5, 12). Par la grâce, Dieu rachète le monde. Le Christ opère une restauration de l’homme. Dieu nous veut pour l’éternité.[/toggle]

Lire le compte-rendu détaillé, rédigé par Jean-Louis GATINEAU, en cliquant sur les

Cette session nous a encore donné des temps de réflexion, d’approfondissement seul et en groupes, et de prière pour nourrir notre mission de diacre dans l’Église.

Des temps de partages fraternels

Liturgie des Heures : Laudes, Vêpres et Complies dans la Chapelle de Sainte Bernadette

 

Merci à Michel-Eric (et Françoise) pour l’organisation de cette session. Merci à Mgr Minnerath pour son enseignement