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Editorial : Écoutez la différence

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Écoutez la différence

Dès avant Noël, un cadeau vous est arrivé par l’intermédiaire de vos paroisses : de nouveaux lectionnaires pour la messe. De quoi s’agit-il ? D’une nouvelle traduction des textes de la Bible qui sont proclamés au cours de la liturgie. C’est un travail colossal qui vient de s’achever, avec la traduction complète du texte biblique, une traduction spécialement faite pour être lue à haute voix au cours de la liturgie. La traduction liturgique a pour but d’être à la fois fidèle au texte original (grec ou hébreu) et d’être facilement compréhensible dans une proclamation publique. La langue doit donc être belle, simple, et sans risques de confusion pour l’auditeur. On peut comprendre que l’exercice est difficile. Jusqu’à présent, seuls les textes utilisés au cours de la messe ou des autres célébrations liturgiques avaient été traduits de cette façon. Or la Bible n’est pas entièrement utilisée lors de la liturgie. Mais les évêques des pays francophones ont décidé que toute la Bible aurait une « traduction liturgique », complètement refondue. Cette traduction est parue il y a quelques mois.

Désormais, depuis le Premier Dimanche de l’Avent, nous utilisons réellement cette traduction dans la liturgie. Toute la différence est là : ce que nous entendons, c’est ce qui va entrer dans notre mémoire collective. Pour peu que nous participions à la messe, que nous méditions les textes à partir de nos missels ou de nos livrets mensuels, nous nous sommes familiarisés avec certaines traductions, certaines formules. Nos oreilles seront donc parfois surprises : par exemple, à l’approche de Noël, avec le célèbre récit de l’Annonciation. Lorsque Marie dit : « Comment se fera-t-il, puisque je suis vierge ? », cela devient : « puisque je ne connais pas d’homme » : le sens est le même, mais la traduction liturgique s’est rapprochée du texte d’origine. En revanche, pour la nuit de Noël, vous n’entendrez pas la petite mais importante différence qui a été apportée au chant des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime ». Qu’y a-t-il de changé ? Une virgule ! Celle qui a été mise dans l’expression : « Paix sur la terre aux hommes, qu’il aime ». Car on n’a pas voulu changer la traduction même, mais éviter une mauvaise interprétation : Dieu annonce la paix à tous les hommes, parce qu’il les aime, et il ne s’agit pas de penser qu’il ne veut apporter la paix qu’à une partie de l’humanité.

Ces subtilités nous invitent à prêter une attention nouvelle à ces textes, pour les recevoir de manière renouvelée dans notre foi. La Parole de Dieu est la même, mais elle est toujours neuve et doit toujours nous surprendre. Pour accueillir la Parole faite chair, à Noël, puissions-nous l’accueillir dès maintenant, proclamée dans la liturgie comme Parole vivante, une parole qui doit trouver sa traduction dans notre propre vie.

+ Thierry Brac de la Perrière
Evêque de Nevers

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