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Editorial : Bio et éthique

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En ce mois de février nous célébrerons dans notre diocèse la Semaine de la Fraternité, comme chaque année entre le 11 et le 18 février. Or je constate que l’on est entré dans une phase, que je crains durable, de violence sociale. Les manifestations des gilets jaunes ont été marquées par la violence, les grèves qui n’en finissent pas sont aussi marquées par la violence, une violence due à un sentiment d’injustice. Il y a aussi les violences antireligieuses, qu’elles s’exercent contre des juifs, des musulmans ou des chrétiens. Je note à ce propos une violence particulière dans notre pays, qui consiste à ignorer ou minimiser les violences contre les catholiques en raison de leur religion : dégradation de lieux de cultes, attaques contre les personnes, censure, discriminations, sans compter les attaques médiatiques. L’Eglise de Jésus est le lieu par excellence d’où doit être bannie toute violence. Et je veux saluer la non-violence des réactions actuelles des chrétiens devant ces violences. Cependant, je ne peux que déplorer celles que nous infligeons parfois, à l’intérieur même de nos communautés, envers ceux que nous jugeons ou excluons.

La loi dite de « bioéthique » – qui n’est ni bio ni éthique – comporte sa propre violence, à moins qu’un réveil des consciences ne vienne la corriger. Au nom du sacro-saint principe de liberté, revu selon l’adage « il est interdit d’interdire », on laisse libre cours à la toute-puissance des désirs individuels, auxquels doit obéir la société tout entière – avec le concours de financements publics. La société doit se mettre au diapason de choix de vie personnels, jusqu’à nier la réalité la plus simple et la plus fondamentale : qu’un enfant naît d’un père et d’une mère. Jusqu’à affirmer qu’un père peut aussi bien être une grand-mère. Jusqu’à dire que la mère n’est pas forcément celle qui enfante. Oui il y a des pères et mères d’adoption. Oui l’amour qu’ils donnent peut être plus grand que celui du père ou de la mère « biologiques ». Mais non, rien ne remplace un vrai père et une vraie mère, tous les parents adoptifs le savent. Alors que l’on réduise un homme à ses gamètes, en lui niant sa paternité (PMA), que l’on réduise une femme à son giron (GPA), en lui prenant ou achetant son enfant, c’est une violence fait à l’homme, à la femme et à l’enfant.

 

Alors, pour une vraie fraternité, veillons au respect de notre humanité. Une humanité créée et aimée par Dieu qui est le Père au-dessus de toute paternité, une humanité fragile et précieuse, que l’on ne peut trafiquer à sa guise sans risque de la détruire. Avec notre humanité, comme avec notre environnement, pour être éthiques soyons bio !

 

+ Thierry Brac de la Perrière

Evêque de Nevers

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